Le pouvoir de l'empathie : comment Jacqueline et sa famille ont adopté un mode de vie plus durable

Laurence GOLSTENNE
September 2, 2024
3 min de lecture

Le pouvoir de l'empathie : comment Jacqueline et sa famille ont adopté un mode de vie plus durable

Dernière mise à jour : 27 avr. 2023

Basé sur un rapport de l’ADEME (Agence de la transition écologique), mon billet intitulé   « Environnement : les jeuniors sont-ils des modèles en termes de mode de vie et de transmission ? » interrogeait la sensibilité de nos aînés en matière de défis environnementaux ainsi que le mode de circulation des bonnes pratiques au sein des familles. En lisant ce rapport puis en écrivant ce billet, j’ai tout de suite pensé à Jacqueline !

Un abri pour tous

J’ai connu Jacqueline alors que j’étais au lycée à Paris. Elle était une incroyable maman, mère de cinq enfants. Chez cette femme dotée d’une énergie contagieuse et d’une générosité sans borne, chacun était le bienvenu. Ses enfants, ses frères, sœurs, cousins, amis des uns et des autres étaient accueillis à bras ouverts et adoptés dans une véritable maison du bonheur. C’est d’ailleurs toujours le cas ! À un détail près… Elle a quitté son vaste appartement parisien pour investir une grande maison sur la Côte d’Azur. Maison où – multiples petits-enfants et arrière-petits-enfants obligent – le flux incessant des passages ne cesse de s’amplifier en dépit des cheveux de plus en plus blancs de l’hôtesse.

Un abri qui a su évoluer en fonction des enjeux

Dans ce joyeux maelstrom social et générationnel, chacun a toujours pris en charge, à la bonne franquette, les courses, la préparation des repas, la vaisselle… Mais au fil des années, j’ai pu observer des infléchissements dans la vie quotidienne de la maisonnée. À l’approche de 80 ans, Jacqueline a été sensibilisée par sa descendance aux enjeux environnementaux. Si changer d’habitudes quand on avance en âge est probablement difficile, son empathie naturelle l’a aisément emportée. Et elle s’est volontiers pliée à des contraintes, improbables, voire inconcevables à l’âge mûr, tant elles sont contraires à la façon de vivre qu’avaient alors les baby-boomers, peu soucieux d’écologie.

Parmi les nouveaux invités, les gestes écologiques !

Par exemple, le rapport de l’ADEME précité énonce que « la consommation d’emballages plastiques, et notamment de bouteilles d’eau, constitue la première remarque adressée par les enfants (24 %) et les petits-enfants (20%) ». Eh bien, Jacqueline en fait la chasse : elle impose à chacun des bouteilles réutilisables dès qu’elle entend la moindre velléité de sortir pour la plage ou pour se balader. Autre exemple : alors que « [l’] usage d’un véhicule essence ou diésel intervient à la deuxième place des remarques provenant des petits-enfants », Jacqueline, encourage chacun à privilégier le bus ou veille à optimiser le remplissage des voitures pour des déplacements éloignés. Enfin, « [les jeuniors] sont 20 % à déclarer que leurs enfants ont pu leur reprocher une consommation excessive de viande. » Or chez Jacqueline, on essaie de privilégier les recettes sans viande ! Évidemment, on trie les déchets, on composte, on achète local et de saison (il faut dire qu’une de ces petites filles est agricultrice en produits maraîchers bio), sans oublier d’économiser l’eau autant que possible (bassine pour faire la vaisselle et limitation de l’utilisation de la chasse d’eau).

Sans en être l’inspiratrice, cette grand-mère valeureuse est joyeusement devenue la gardienne de bonnes pratiques. Elle ne fait pas partie des jeuniors pour qui « [la] transmission est vécue comme unidirectionnelle [des jeuniors vers la descendance] », mais de « [l’] infime minorité [qui] estime que leurs enfants ou petits-enfants leur ont transmis des gestes en faveur de l’environnement (1 à 4 % selon les gestes). » Attentive aux siens, elle a entendu leur parole et suivi leur prière. À son niveau, elle a su rejeter certaines pratiques consuméristes bien ancrées pour adopter un mode de vie plus en accord avec l’avenir de sa famille !

Et vous, cela vous semble-t-il possible ?

Laurence GOLSTENNE
September 2, 2024
3 min de lecture