Retour à l'apprentissage ...
Mon précédent billet relatait l’intérêt bientôt suivi d’un désir d’action de Laurent, informaticien en quête de sens et d’éthique environnementale. À 60 ans, ce dernier a saisi l’opportunité d’une rupture conventionnelle collective (RCC) afin de s’engager dans une reconversion dans l’agriculture écologique et bio responsable. Et ce afin d’être en capacité de développer une microferme pour atteindre l’autonomie alimentaire. Dans ce cadre, il a notamment obtenu la possibilité d’être formé aux frais de son ancien employeur. Parallèlement, sa femme Virginie contribue dans le cadre d’une Amap locale à laquelle la famille a adhéré au soutien du producteur par des aides ponctuelles (semis, désherbage ou récolte) et leur fille Jeanne a validé son diplôme d’ingénieure agronome.
Le « cour-âge » de sortir de sa zone de confort
Immersion totale (hébergement sur place), loin de son cocon familial, alternant théorie et pratique c’est-à-dire « reprise d’études » et « activités physiques » au sein d’un groupe majoritairement plus jeune que lui et aux profils variés… C’est évidemment avec un peu d’appréhension, que notre jeune soixantenaire a recommencé à se former. Mais finalement, ce retour à l’apprentissage s’est avéré fructueux tant en savoir-être (intégration, échanges intergénérationnels et intersociaux) qu’en savoirs (connaissances théoriques) et savoir-faire (applications et expérimentations).
Des formations professionnelles exigeantes
En 2019, ayant pour objectif la création d’une micro-ferme, il intègre l’organisme de formations Bio Sainte-Marthe pour une durée de 5 mois. En Sologne, à Millançay, une première tranche de 2,5 mois propose des contenus au plus près des principes de la permaculture et de l’agroforesterie. Pour le groupe d’une quarantaine d’apprenants entre 25 et 60 ans (plus rares 😂), la matinée est consacrée à la théorie et l’après-midi à la pratique, sur un lopin de terre puis dans une petite serre individuels. La deuxième partie de la formation se déroule dans le Berry (Indre) en immersion totale chez un producteur (ferme de la Renaudière).
Laurent bénéficie enfin d’une troisième formation de 3 modules d’une semaine (microferme permaculturelle, maraîchage bio permaculturel, la forêt jardin) dans la prestigieuse ferme du Bec Hellouin, en Haute-Normandie, référence incontournable en matière d’agriculture naturelle. Ici, il expérimente les méthodes de bio intensif, c’est-à-dire qu’il apprend comment optimiser de petites surfaces de terre et à réutiliser jusqu'à 7 à 8 fois consécutives une même planche de culture dans la même saison !
Dans mon prochain billet, vous découvrirez la mue du projet en conte familial intergénérationnel !
Et vous, seriez-vous prêt à quitter le cocon familial pour vous former et réinventer votre modèle de vie ? Quelles seraient vos motivations ?