Le projet de retraite se dessine...
Dans mon précédent billet, j’évoquais le parcours de Laurent, un informaticien qui, vers la cinquantaine trouvait de moins en moins de sens à son travail mais découvrait avec enthousiasme le monde de l’écologie et de la permaculture.
Une appétence contagieuse
Est-ce hasard, atavisme ou acculturation familiale ? Pendant que Laurent se passionne, se documente et s’instruit à travers des conférences, des livres et des films voilà que Jeanne, l’une de ses filles, décide, bac en poche en 2013, d’intégrer l’ISTOM, une école… d’agro-développement ! Et la famille, adhère à une Amap située à Vaucresson… Ce qui leur permet de consommer local et bio, puis, à partir 2015, de participer à la vie de l'association (distribution des légumes, gestion des contrats). « Ah, la récolte de courges ! » énonce Laurent avec émotion en évoquant leur première mission ! C’est ainsi qu’une philosophie de vie solidaire, basée sur le respect de l’environnement et l’implication associative s’enracine au sein de la famille.
L’éclosion du projet de retraite atypique
Conquis par des concepts qui sont pour lui de l’ordre du bon sens, il veut aller plus loin que la théorie et les engagements associatifs. Maintenant il veut tester lui-même, se forger ses propres expériences, s’investir mais aussi investir, pourquoi pas ? Il se projette vers des choix de vie plus durables… Et caresse le rêve de partager avec sa femme une retraite utile, où chaque instant pourrait être instant de plénitude dans un endroit paisible et beau. Pourquoi ne pas se faire du bien en faisant du bien à la planète et ne pas nuire à nos enfants ? Pourquoi ne pas s’installer loin de la ville et créer notre petite exploitation basée sur la permaculture, qui nous permettrait de nous nourrir et de vivre de manière plus autonome, se demande-il ?
Virginie, sa femme, est partante. Pour elle, avoir une retraite active, déontologiquement productive, se sentir utile est la plus sûre façon de vivre heureux. Reste à s’organiser pour réussir un changement de vie aussi radical.
Et l’opportunité se profile
2017 : son employeur lance un appel à candidature pour une rupture conventionnelle collective (RCC). Il ne s'agit ni d'une démission, ni d'un licenciement, mais d'une rupture de contrat d’un commun accord entre l’employeur et l’employé. Il se porte volontaire et sa candidature est acceptée car il est l’un des plus anciens de son entreprise. Et en 2018, année où sa fille Jeanne obtient son diplôme d’ingénieure agronome, l’accord prend forme. Le deal ? Cabinet de conseil qui l’accompagne dans son projet de reconversion et l’aide à monter son dossier, prise en charge totale de formations (hébergement compris), rétribution par son employeur d’octobre 2018 à avril 2020, période à l’issue de laquelle il pourra si besoin s’inscrire à pôle emploi après un délais de carence de 6 mois ; prime de départ correspondant à 3 ans de salaire (d'où la carence) qui sera dédiée à construire le changement de vie.
Et voilà comment à 60 ans, après 36 ans de travail dans le tertiaire, notre jeunior se lance dans une aventure audacieuse et entame une formation agricole de près de 6 mois !
Dans mon prochain billet, vous découvrirez vers quels types de formation il s’est orienté, et quelle forme définitive a finalement pris son projet de reconversion.
Connaissiez-vous le dispositif de Rupture Conventionnelle Collective ? Partagez vos expériences ou celles de vos connaissances en commentaires. Quels tuyaux pourriez-vous donner ?