Les réformes successives ont apporté plusieurs changements, dont le recul de l’âge de départ à la retraite. Ce qui implique un allongement des carrières, jusqu’à 64 ans pour les générations les plus récentes, et une hausse de l’emploi des seniors. Le rapport réalisé par Olivier Mériaux et ses collègues montre la progression de ce taux d’emploi, et soulève des problématiques sur le passage à la retraite après une carrière longue.
De plus en plus de seniors continuent de travailler après 55 ans. Le taux d’emploi des seniors de 55 à 64 ans a progressé de +13,9 points entre 2007 et 2018. Il passé de 40% à près de 55%. Dans les détails, le taux d’emploi des 60 à 64 ans a progressé de +20 points depuis 2000. Le taux d’emploi des 65 à 69 ans a également progressé de +2,4 points depuis 2010.
Autre détail intéressant de cette étude sur l’allongement des carrières, c’est la part de femmes dans le nombre de seniors en activité. Le taux d’emploi des femmes de 55 à 59 ans a augmenté de +27,4 points depuis 1975 jusqu’aux années 2000.
L’évolution a été tellement importante qu’elle a impacté le taux d’emploi de l’ensemble des personnes en âge de travailler (+1,6%). Ces différents chiffres nous montrent que les seniors sont de plus en plus actifs.
L’augmentation du taux d’emploi et l’allongement des carrières font écho à un allongement de l’espérance de vie. Si, en 1945, l’espérance de vie à la retraite était de 10 ou 13 ans ; elle passera bientôt à 30 ans avec la progression actuelle.
Nous avons donc largement le temps de vivre après la retraite, même si celle-ci survient plus tardivement par rapport aux années précédentes. La fin d'une carrière professionnelle représente l'occasion de démarrer un nouveau projet, par exemple en devenant gentleman farmer.
Malgré cette augmentation, le taux d’emploi des seniors en France (52,1%) reste largement inférieur à la moyenne européenne (58,7%), et surtout inférieur à celui des pays nordiques. En effet, ce taux dépasse 80% en Islande. Il se situe entre 70 et 80% en Suède, en Suisse et en Norvège.
Là-bas, les employeurs proposent de meilleures conditions de travail qu’en France, et la culture d'entreprise met en avant la qualité de vie. Mais en même temps, les seniors doivent travailler pour maintenir un niveau de vie confortable, car le système de retraite ne ressemble pas à celui de la France. La pension ne peut couvrir qu’une assez petite partie des besoins de l’individu.
Nous avons donc un avantage intéressant, notamment avec le cumul emploi retraite et la possibilité de maintenir un train de vie acceptable à la fin d’une carrière professionnelle. Ce qui donne la possibilité de créer un nouveau projet de vie à l’âge de la retraite, sans trop de contraintes financières et matérielles.
Parallèlement à cet allongement des carrières, le nombre de seniors ni en emploi ni à la retraite a diminué au fil des ans. La part des personnes âgées de 53 à 69 ans qui ne sont ni en emploi ni à la retraite, est passée de 19% à 14,6% de 2007 à 2012, puis remonté à plus de 15% vers 2017.
Plus précisément, 28% des personnes de 60 ans ne sont ni en emploi, ni préretraités, ni à la retraite. Ils n’ont pas encore soldé l’ensemble des trimestres requis pour le départ. C’est à partir de 62 ans que la majorité part enfin à la retraite.
Ainsi, à 60 ans, il n’est pas toujours facile de gérer la transition vers la retraite, notamment avec l’allongement des carrières qui provoque un décalage entre l’âge de départ prévu il y a quelques années, et la nouvelle date fixée suite aux réformes. Un accompagnement à la retraite est indispensable pour :
Les changements récents peuvent représenter une opportunité de mieux préparer le départ à la retraite, pour les travailleurs aussi bien que les entreprises. SAISON3 propose un accompagnement pour mieux concilier l'allongement des carrières et la transition vers la retraite.
Source: Mission sur le maintien en emploi des seniors, rapport au Premier ministre
Rapport remis au gouvernement le 14 janvier 2020